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Olivier Jaillon PDG fondateur de Protegys, maison mère de La Parisienne Assurances, qui lance un contrat indexé sur le développement durable.
Le développement durable peut s’intégrer dans de nombreux produits. Le groupe Protégys, spécialiste de l’assurance, et propriétaire de la société La Parisienne, vient d’imaginer une couverture qui indexe le montant de la prime sur le niveau d’émissions de CO2 du véhicule et sur la réduction du kilométrage annuel.
Olivier Jaillon :
"Nous proposons à l’automobiliste soucieux d’écologie et de développement durable un contrat gagnant-gagnant"
Vous avez lancé, fin janvier, un contrat lié au développement durable. Comment fonctionne-t-il ?
D’abord, il faut préciser qu’il n’est, pour l’instant, accessible qu’aux Parisiens. C’est un contrat d’assurance qui a l’ambition de servir le développement durable et il le fait sous deux formes. D’une part, il s’agit d’inciter l’automobiliste à parcourir le moins de kilomètres possible par an. Sachant qu’un conducteur effectue en moyenne 15 000 km par an, nous proposons deux plafonds : 9000 km, ce qui correspond approximativement à une réduction de l’utilisation de sa voiture à un jour sur deux, et 4500 km, soit une utilisation un jour sur trois. D’autre part, en adéquation avec cet usage éco-citoyen, nous l’incitons à emprunter, outre son véhicule, tous les moyens de transport alternatifs à sa disposition -Vélib’, bus, métro, tramway-, en prenant en charge une partie des dépenses afférentes à ces modes de transport.
C’est un contrat gagnant-gagnant puisque nous aidons l’automobiliste à contribuer au développement durable. En retour, si, comme on peut le penser, nous avons affaire à un automobiliste écologiquement responsable, nous pouvons supposer qu’il adopte ou est susceptible d’adopter une conduite également responsable. Il représente donc, en conséquence, pour nous un profil à risques moindres qu’un automobiliste ordinaire.
Concrètement, quels sont les montants de réductions possibles et les modalités de participation au budget “transports alternatifs” ?
Les réductions sur le contrat d’assurance en fonction du niveau d’émissions de CO2 sont établies à partir des évaluations officielles de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Elles sont de 25 % pour la catégorie A (taux inférieur à 100 g/km), 20 % pour la catégorie B (101 à 120 g/km), 15 % pour la catégorie B (121 à 140 g/km), 10 % pour la catégorie C (101 à 120 g/km), zéro au-delà. La réduction tient ensuite compte du kilométrage annuel choisi par l’automobiliste et, bien sûr, comme dans tous les contrats, des paramètres liés à l’automobiliste (bonus ou malus, sinistres, abri du véhicule…). Au total, la réduction par rapport à un tarif classique, avec les véhicules les plus propres, peut atteindre 45 %. Le site Internet les indique dès que la saisie en ligne du devis est achevée.
En ce qui concerne la contribution “transports alternatifs”, si l’assuré n’a pas d’abonnement Vélib’, nous souscrivons pour lui l’abonnement annuel à concurrence de 29 € ou, s’il le possède, nous en remboursons cette somme. Pour les transports en commun, nous prenons en charge le montant annuel de tout abonnement RATP à concurrence de 50 €.
Combien de souscripteurs espérez-vous capter ?
Nous n’avons fait aucune prospection chiffrée. Pour l’heure, c’est un produit expérimental, de “laboratoire” pour savoir si le produit correspond à une conscience écologique et une demande des automobilistes. Si c’est le cas, nous l’étendrons à d’autres grandes villes régionales mais nous nous donnons un temps d’étude d’au moins vingt-quatre mois. Nous avons développé ce concept seul, sans parrainage de la Ville de Paris ni accord avec elle, même s’il est clair qu’il coïncide avec les préoccupations de la municipalité en matière de pression automobile. L’automobiliste qui adopte notre challenge économiserait 1,6 tonne à 1,1 tonne de CO2 par an selon le kilométrage adopté.
Notre compagnie d’assurance, La Parisienne, auprès de laquelle se souscrit ce contrat, a été créée en 1829 pour assurer les accidents provoqués par les propriétaires et conducteurs de voitures à cheval et elle a prospéré pendant un siècle et demi où le développement a signifié industrialisation à tout crin. Protégys, créé en 1998, l’a rachetée en 2000. Elle s’est déjà distinguée, depuis, par deux produits : le "Cash Back auto", 5 ans assuré, 1 an remboursé, qui permet, en outre, de construire le premier contrat auto "sur mesure” du marché ; un produit spécifique pour les conducteurs malussés et les risques aggravés.
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