Cegid et Groupama précisent leurs intentions
En officialisant leur accord, à la fois capitalistique et visant à développer des produits et services en commun, Cegid et Groupama estiment anticiper un mouvement de fond visant à développer de nouveaux services autour de progiciels utilisant des outils collaboratifs. L'objectif est triple : proposer de nouveaux produits et services aux entreprises elles mêmes, aux professions de conseil, experts comptable notamment et développer pour Cegid sa présence sur de nouveaux secteurs d'activités, associations et collectivités locales.
Jean-Michel Aulas souligne qu' « à l'aube d'une évolution significative de la Profession comptable », via l'européanisation et la libéralisation, les experts comptables devront, au-delà de la mise à disposition des comptes et de leur certification, porter leurs efforts sur le conseil, dans le cadre d'une approche globale, à l'instar de ce qui se fait ailleurs. De son côté Gan Assurance, filiale de Groupama, travaille de longue date avec ces experts comptables sur l'aspect accompagnement du chef d'entreprise. Et compte sur ce partenariat avec Cegid pour se doter d'outils collaboratifs, Christian Collin, membre de la direction générale de Groupama estimant qu'il s'agit d'outil de différenciation qui permettra de renforcer l'image de Groupama auprès des entreprises, la cible finale demeurant les 2,5 millions de TPE et PME françaises.
Autant de « perspective intéressantes pour Cegid » souligne le P-DG. Patrick Bertrand, directeur général de Cegid indique que huit à dix axes de travail ont été identifiés pour développer de nouveau logiciels.
Notamment Cegid et Groupama développeront de concert des outils de simulation et d'optimisation et mettront à disposition des experts comptable ou autres professions juridiques (avocats, notaires ou huissiers) un ensemble d'outils d'aide à la vente ou d'aide à la décision leur permettant de développer une offre de conseil sur la partie patrimoniale, optimisation de la rémunération du dirigeant, retraite, etc. Cegid pourrait ainsi avec les conseils de Groupama ajouter à ses offres RH destinées aux entreprises des modules complémentaire de simulation concernant la retraite, la santé, le statut du dirigeant, l'épargne salariale.
Cegid pourrait également bénéficier de la forte présence de Groupama dans les secteurs des associations (850 000 en France) et des collectivités locales, notamment dans la logique de dématérialisation actuelle.
Cegid voit aussi dans cet accord avec Groupama un moyen d'accélérer le développement de son portail Compt@noo, racheté l'an dernier et qui compte quelques milliers d'utilisateurs. Tout en étant géré par Cegid, le portail Compt@noo sera enrichi des produits et services de Groupama et sera apporté à la joint venture qui va être créée par Cegid et Groupama. Une société commune a minima, qui ne sera pas une société opérationnelle mais détiendra les droits des produits et services développés en commun et percevra à ce tire les redevances Cegid et Groupama sur les volumes de chiffre d'affaires générés par ces nouveau produits, ainsi que les redevances des portails (Compt@noo) et régie publicitaire.
Enfin, Cegid devrait voir sa présence renforcée au sein de Groupama, déjà client de l'éditeur sur la partie dématérialisation.
Cet accord qualifié d'industriel se double d'un accord capitalistique : Groupama prend 17,23% du capital de Cegid, les actions étant majoritairement cédées par Jean-Michel Aulas, dont la holding ne détiendra plus que 6,77% du capital contre un peu plus de 19% auparavant. Pour autant, Jean-Michel Aulas nie un désinvestissement de sa part, dans la mesure où il s'est engagé à rester quatre ans au moins à la tête de Cegid, ce qui se double d'une clause de non concurrence de dix ans.
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