Les chiffres de commercialisation montrent cependant un fléchissement des ventes cette année. 91.000 nouveaux contrats ont été ouverts au 30 septembre 2007, soit un recul de 40 % par rapport à l'année précédente.
C'est l'éternelle histoire du verre à moitié plein, ou à moitié vide. Les professionnels divergent sur la réussite du PERP, le plan d'épargne retraite populaire instauré par la loi Fillon et commercialisé depuis le printemps 2004. Les uns estiment qu'il est en train de " trouver son rythme de croisière ", suivant la même montée en régime que le contrat Madelin, destiné aux indépendants, et qui, dix ans après son lancement, couvrait " plus de 40 % des professions libérales ". Les autres considèrent qu'il n'a pas trouvé son public dans le maquis des produits d'épargne. Les chiffres de commercialisation montrent en tout cas un fléchissement des ventes cette année.
Au 30 septembre 2007, soit en un peu plus de trois ans, 1.951.000 PERP avaient été vendus, pour un encours total de 2,97 milliards d'euros. Deux caps symboliques pourraient être dépassés cette fin d'année, celui des 2 millions de contrats vendus et celui des 3 milliards d'euros d'encours. " Ce n'est quand même pas rien ", insiste un partisan du produit, pour lequel le PERP est " le meilleur produit proposé aux salariés pour se constituer un complément de retraite, avec un blocage de l'épargne jusqu'à la période d'inactivité et une sortie en rente obligatoire. "
Les chiffres de ventes sur les derniers mois apparaissent moins flatteurs. Entre janvier et septembre 2007, 91.000 nouveaux contrats ont été souscrits. C'est 40 % de moins que l'année passée sur la même période. L'encours s'élève à 600 millions d'euros sur neuf mois (+ 9 %) Par ailleurs, le montant moyen des primes reste assez modeste, à 800 euros par plan. Or, rappelle-t-on au Cercle des épargnants, pour un contrat-type " une prime annuelle de 800 euros ne permet de verser, à compter de la cessation d'activité, qu'une rente annuelle de 800 euros ". Soit un complément de revenus de seulement 67 euros mensuels...
Le PERP n'a pas été vendu à la cible attendue. Il a été majoritairement souscrit par des salariés jeunes, d'une moyenne d'âge de 41 ans. Compte tenu du dispositif fiscal retenu, la population visée était plutôt celle de Français imposés dans les tranches supérieures de l'impôt sur le revenu. Le PERP parviendra-t-il à trouver une deuxième jeunesse ? On veut le croire à la FFSA, qui rappelle qu'en vertu du " droit à l'information individuelle en matière de retraite ", les assurés âgés de 50 et 58 ans reçoivent depuis la rentrée une simulation de leurs pensions futures, qui pourrait leur faire prendre conscience de la nécessité de se constituer un complément de revenu.
Toilettage du produit
Certains comptent en outre sur le bilan qui sera fait en 2008 de la loi Fillon pour " toiletter " le produit. Le Cercle des Epargnants a ainsi formulé toute une série de propositions de réforme, notamment celle de créer un " tunnel " reliant l'assurance-vie au PERP, sur le modèle des transferts Fourgous. Concrètement, les épargnants pourraient transférer, en franchise d'impôt, une partie de leur assurance-vie vers un PERP, ce qui serait un moyen " d'amener les Français à arbitrer entre rente et capital en souplesse ". Simplification des règles de gestion et assouplissement des règles de cantonnement et d'arbitrage sont également requis. Enfin, l'élargissement du PERP avec l'ajout de garanties prévoyance ou dépendance est une autre option souvent préconisée par les assureurs pour valoriser le produit.
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