Cela devrait intéresser les assureurs....
General Motors a mis au point un système permettant à une voiture de communiquer avec les autres véhicules dans un rayon de 300 mètres. Elle leur indique sa position, les voitures environnantes renvoient la leur. C’est ainsi que la voiture peut déjouer les accidents, soit en freinant automatiquement, soit encore en alertant le conducteur. Cette technologie V2V (vehicule to vehicule) devrait, si elle se généralise, épargner de nombreuses vies. Mais son prix freinera-t-il son adoption ? Le dispositif sera-t-il facturé plusieurs milliers d’euros par véhicule ? « Bien moins que cela, répond un expert de General Motors, Horst Wieker. Comptez plutôt 300 euros. Les coûts sont faibles : une antenne GPS et une antenne Wi-Fi suffisent. On les relie à l’ordinateur de bord, et le tour est joué. »
Comment les ordinateurs de bord des deux voitures vérifient-ils que les deux autos évoluent sur une même route ? Et ce sans même recourir à une carte numérique et à un logiciel de navigation ? Sur un itinéraire aux routes droites, avec un seul véhicule dans les 300 mètres de portée, cela fonctionne. Mais en conditions réelles, quand, dans ce même rayon de 300 mètres, roulent des dizaines de voitures, cela fonctionne-t-il encore, sans cartographie GPS ? Même quand les routes sont sinueuses, se croisent et se décroisent ? « Bien sûr, répond notre expert. Les voitures ne se communiquent pas uniquement leur position respective. Elles s’envoient un relevé complet de leurs vingt derniers points de passage. Ce qui constitue une courbe. Les voitures peuvent ainsi comparer leurs courbes, et s’assurer qu’elles évoluent bien sur la même route. »
Dernier doute : le temps de réaction du Wi-Fi est-il suffisant ? « Pas le Wi-Fi tel qu’on l’utilise sur nos ordinateurs , répond Horst Wieker. Le Wi-Fi qui relie nos ordinateurs est souvent associé au protocole Internet TCP/IP. Il envoie les informations par paquets. Si un paquet se perd en route, il est renvoyé plus tard. Résultat : le temps de réponse est catastrophique. Beaucoup trop lent pour éviter un accident. »
Solution ? « Des dizaines d’experts travaillent sur des normes de transmission plus réactives, poursuit-il. Notre projet utilise des composants Wi-Fi combinés à un nouveau protocole de transmission. Les informations sont envoyées en un seul message, très court, sur un seul canal Wi-Fi. Cela prend quelques millisecondes, et le message arrive à coup sûr. »
A quelle échéance cette technologie V2V sortira-t-elle des laboratoires ? « Il faudra être patient. Les premiers véhicules équipés devraient sortir vers 2015 », estime un expert indépendant. A Francfort, dès octobre, un millier de véhicules sera équipé du système V2V « SIM TD » pour une expérimentation grandeur nature. La Californie et le Japon ont lancé des programmes de tests similaires.
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