Pourquoi payer quand c'est gratuit ? Telle semble être la devise de ces nouveaux
« consommacteurs » à l'affût de tous les bons plans pour éviter de délier le moindre euro. Oubliant que, dans notre société marchande, rien n'est gratuit...
« Pourquoi payer ce que l'on peut avoir gratuitement ? » Toutes les études le montrent : la recherche de gratuité touche toutes les catégories socioprofessionnelles. Au point de devenir un jeu, voire une véritable manie pour certains. Organisés en réseaux, ils s'échangent bons tuyaux et combines sur des sites spécialisés comme « radins.com » qui revendique deux millions de visiteurs chaque mois. Être près de ses sous n'est plus honteux, bien au contraire, c'est devenu tendance.
Pourquoi cette quête permanente du « toujours plus » ? Est-ce le point d'aboutissement de la tendance aux prix bas ? Pour Robert Rochefort, directeur du Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) et auteur du livre Le bon consommateur et le mauvais citoyen (éd. O. Jacob, 2007), cela ne fait aucun doute. Mais il y a plus : « Du point de vue conceptuel, le gratuit laisse croire au consommateur qu'il échappe au marché. C'est en cela qu'il va plus loin et entretient une certaine utopie », affirme-t-il.
En fait, tout a commencé avec Internet. Qu'il s'agisse de suivre l'évolution de son portefeuille boursier, de connaître la météo ou l'état du trafic routier, de recevoir son courrier électronique, sans parler des innombrables « blogs » et autres chats ..., la gratuité est entrée dans les moeurs.
A y regarder de plus près, la gratuité, loin d'être le talon d'Achille de l'économie de marché, n'en constitue-t-elle pas au contraire son nouveau ressort ?
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