C'est la première fois qu'une entreprise incite les consommateurs à partager leur véhicule.
Cette semaine, l'hypermarché Leclerc de Landerneau, près de Brest, a ouvert un site Internet dédié au covoiturage. «C'est une réponse à la hausse du carburant, au débat sur le pouvoir d'achat et à la question du développement durable», résume Bertrand Abiven, directeur du magasin, dont la zone de chalandise s'étend sur une quarantaine de kilomètres à la ronde.
Le dirigeant du magasin estime que 80 % de ses clients se déplacent seuls dans leur véhicule. Pour ceux qui n'auraient pas d'accès au Web, un numéro azur a été mis en place. «Un consommateur qui habite à 15 kilomètres de cet hyper et qui utilise son véhicule une fois par semaine pour y faire ses courses économisera 200 euros par an en partageant les frais avec une autre personne», assure Olivier Branellec, dirigeant de Roulez Malin. C'est cette petite société brestoise qui a conçu le site de covoiturage de l'hypermarché mais aussi celui de Suez.
C'est en 2005 que le conseil général du Finistère a décidé de développer le covoiturage. «Une douzaine d'aires de covoiturage ont été créées. À terme, nous en aurons 40», précise Olivier Bosch, chargé d'études à la direction des déplacements.
Engouement
Depuis son lancement, le site finistérien totalise 2 500 trajets déposés. «Pour 65 % des voyages proposés, il s'agit de trajets réguliers, le plus souvent domicile-travail», dit Olivier Bosch. Fort de cet engouement, le conseil général a décidé d'élaborer un plan de déplacement d'entreprise en y associant Quimper et Brest.
Enfin, d'ici à quelques semaines, le site Internet de covoiturage proposera des sous-espaces pour les entreprises qui souhaitent inciter leurs salariés à développer le partage de voiture.
Yves Sanquer, responsable du développement durable au sein du groupe de banque-assurance Arkéa, qui emploie 7 000 salariés, se réjouit de cette initiative. «En 2007, dit-il, nous avons réalisé le bilan carbone sur nos trois sites centraux qui emploient quelque 1 500 personnes. Plus de la moitié des émissions de gaz carbonique provient des déplacements. Et plus précisément, les trajets domicile-travail produisent un tiers des rejets. Il est donc important de nous mobiliser.»
De même, la conserverie Chancerelle à Douarnenez, se laisserait bien tenter. «Nous n'avons pas encore pris de décision définitive, conclut Frédéric Bergues, directeur de la qualité et de l'environnement. Mais c'est une solution qui nous intéresse ; c'est une logique qui est opposée à la prime aux carburants.»
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