La Vaudoise Assurances innove en proposant un petit rabais aux automobilistes qui s'engagent à ne jamais boire d'alcool avant de se mettre au volant. La formule séduirait plus de la moitié des nouveaux clients. Elle constitue, avec une liste de réparateurs agréés, l'un des piliers d'un package low-cost qui fait tousser l'Union vaudoise des garagistes.
MÊME PAS ÇA: Une petite bière suffit rarement à atteindre la limite légale de 0,5 pour mille. Mais pour les partenaires de la Vaudoise Assurances qui ont signé le pacte d'abstinence totale avant de prendre le volant, c'est déjà trop. Un effort consenti qui leur permet d'économiser 5% sur leurs primes.
Un seul verre d'alcool suffit en effet pour perdre celles et ceux qui ont fait le serment du zéro pour mille proposé par la Vaudoise Assurances dans sa nouvelle formule d'assurance auto low-cost, vendue par internet.
Pour bénéficier d'un rabais de 5% sur les primes «responsabilité civile» et «risque collision», il faut répondre par oui à la question suivante: «Prenez-vous l'engagement de ne pas conduire après avoir consommé de l'alcool (tolérance zéro) ou de la drogue, et de ne jamais confier le volant à une personne qui a bu ou s'est droguée?» Plus facile à dire qu'à faire en ce canton viticole tout particulièrement.
«Il s'agit d'une innovation de notre compagnie, qui joue ainsi la carte de la prévention», souligne Nathalie Kehrli, secrétaire générale chez l'assureur vaudois. Et ça marche? «Nous répondons à une réelle attente du marché, puisque 60% des conclusions de contrats se font avec le produit «zéro pour mille». Le rabais accordé correspond à la diminution du risque statistique d'accident lorsque le conducteur est à jeun.» Les adhérents ne sont pas forcément des abstinents purs et durs, mais «des personnes responsables et attentives».
Après la carotte, le bâton. L'automobiliste qui ne respecte pas son engagement s'expose bien évidemment à une sanction. Toutes les assurances peuvent prendre des mesures en cas d'accident avec alcoolémie. Et là, en cas de viol des conditions draconiennes du serment d'abstinence, la compagnie agit sur la franchise pour ce qui est de la responsabilité civile. Car «il n'est pas imaginable de recourir sur la totalité des coûts en cas de sinistres importants touchant des tiers». Concrètement, une franchise extraordinaire de 2000 francs est imputée. Et pour ce qui est de la casco collision, les dégâts sur la voiture de l'assuré ne sont tout simplement pas remboursés.
Alcootest pas systématique
C'est bien sûr l'alcootest de la police qui fait foi. Encore faut-il que cette opération soit menée après chaque accident. Philippe Jaton, porte-parole de la police cantonale: «Le test de l'alcool n'est pas réalisé de manière systématique tant qu'il s'agit de petits accrochages. Sauf si le policier a des doutes. Pour tout accident grave en revanche, c'est-à-dire dès qu'il y a des blessés, l'alcootest est incontournable. Ne serait-ce que pour disculper les personnes qui sont en règle avec la législation routière en cas de contestation ultérieure.»
Le policier confirme que les compagnies d'assurances restent libres de réduire leurs prestations quand bien même le seuil des 0,5 pour mille ne serait pas atteint.
En 2007 dans le Canton, l'ivresse a joué un rôle dans plus de 15% des accidents et le nombre de personnes ivres en pareille circonstance (870) s'est accru de près de 10%.
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