Pour éviter une « interférence humaine dangereuse » avec le système climatique, le seuil limite de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique est généralement fixé à 550 parties par million (ppm), et c’est l'objectif que s'est fixé l'Union européenne.
Mais pour James Hansen, un des chercheurs les plus influents de la communauté des climatologues, ce seuil a été estimé avec beaucoup trop, d'optimisme. Dans des travaux diffusés en ligne début avril, le directeur du Goddard Institute for Space Studies (GISS) et ses coauteurs évaluent le seuil de danger non pas à 500 ppm mais à 350 ppm environ. Or ce niveau a été atteint en 1990, et il serait aujourd'hui évalué à environ 385 ppm, avec une augmentation annuelle estimée d’une à deux unités. D’après ces auteurs, le dépassement du seuil de 350 ppm est dangereux sur le long terme. Selon la climatologue Valérie Masson-Delmotte (Commissariat à l'énergie atomique, CEA), coauteur de ces travaux : « si le CO2 est maintenu pendant une longue période à un niveau supérieur à cette limite, il y a un risque de se placer sur une trajectoire menant à un dérèglement climatique dangereux et irréversible ».
Pour parvenir à ces conclusions, ces scientifiques ont analysé les séries de données retraçant les grandes évolutions climatiques de la planète sur plus de 50 millions d'années. Et pour déterminer un seuil limite, ils ont examiné la vitesse de déplacement des isothermes, le retrait des glaciers, la vitesse d'élévation du niveau des mers, la déstabilisation des calottes glaciaires et la réaction des récifs coralliens.
Commentaires