« Il s’agit bien de l’utilisation du véhicule, et non du comportement de l’automobiliste », insiste David Tuchbrant. « Il n’est pas question d’utiliser le boîtier pour repérer le bon ou le mauvais profil de conducteur, ni pour pénaliser un excès de vitesse ou un comportement nerveux », ajoute-t-il.
Le même automobiliste est en effet susceptible de se retrouver, selon l’heure ou le lieu, dans une situation plus ou moins génératrice d’accident. Désormais, les assureurs pourront donc effectuer une distinction entre un étudiant qui conduit une fois par semaine, de jour et sur autoroute et son condisciple qui se sert de son véhicule souvent, la nuit, et sur de petites routes sinueuses. De même, le propriétaire d’une grosse cylindrée ne se verra pas appliquer les mêmes tarifs s’il utilise sa voiture pour de longues distances ou s’il se contente de s’en servir le week-end. Le dispositif est conforme à la loi Informatique et Libertés de 1978 protégeant la vie privée, assure David Tuchbrant, qui indique que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a donné son feu vert.
Plusieurs compagnies d’assurances se seraient décidées à proposer PAYD à leurs clients à compter du 1er janvier 2008. « Pour elles, le système ne présente que des avantages », assure Frédéric Taïeb, directeur marketing et développement d’Identicar. « Il garantit l’exactitude des données, favorise la fidélisation des clients et permet de baisser les coûts puisque la clientèle sera informée des risques ». Les automobilistes n’y trouveront pour leur part un intérêt que si le dispositif leur permet effectivement de réduire le montant de leur prime d’assurance. « Aujourd’hui, les compagnies ne disposent que d’outils statistiques et non pas adaptés à chacun de leurs clients. Chacun paie un peu pour le risque que représentent les autres », indique David Tuchbrant. « Or, si le principe de l’assurance repose sur la mutualisation des risques, encore faudrait-il que les risques soient les mêmes pour tous ce qui, dans le système actuel, n’est pas le cas », poursuit-il.
Toutefois, les plus intéressés devraient logiquement être les automobilistes qui utilisent le moins leur véhicule.
A terme, puisque les compagnies lanceront des offres promotionnelles destinées à vendre le système PAYD, les autres conducteurs risquent donc de payer plus cher.
D’ici quelques années, le système pourrait autoriser de nouvelles fonctions. Ainsi, Identicar et Cobra envisagent de le coupler à celui qui permet de détecter la position d’un véhicule volé.
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