EST-CE UN SIGNE ? Ces derniers mois, les prêts « santé » ont fleuri. Chez Cetelem, on emprunte pour se soigner jusqu'à 40 000 euros, entre 4,50 % et 8,90 %. L'assureur Swiss Life, en partenariat avec Sofinco, prête depuis fin juin jusqu'à 4 000 euros, à 5,90 %, à ceux qui ne peuvent pas financer eux-mêmes ce que la sécurité sociale et la complémentaire santé ne couvrent pas. AG2R est plus gourmand : son Prima Crédit Santé coûte la bagatelle de 12 % d'intérêts annuels.
Ces crédits revolving sont destinés à financer les dépenses les moins bien remboursées par l'assurance-maladie : dentaire, optique... Le simple fait que des établissements financiers et des assureurs habillent de banals crédits d'une étiquette « santé » en dit long.
De nouvelles franchises. Au fil des réformes, les Français ont vu augmenter la part des dépenses de santé qui reste à leur charge. Et ce n'est pas fini, puisque de nouvelles franchises sur les frais médicaux, les actes paramédicaux et les transports sanitaires devraient être adoptées. Pire, un nombre croissant de ménages renoncent à souscrire une complémentaire santé, devenue trop chère pour leur budget. Les mutuelles ont sorti les premières des crédits « ad hoc » car bien sûr elles ont tout intérêt à proposer elles-mêmes un financement à leurs assurés, plutôt que de les voir aller emprunter dans leur banque. Mais elles sont aussi à un poste d'observation privilégié pour détecter une nouvelle demande dans ce domaine.
« Certains assurés repoussent ou annulent certains soins, faute de pouvoir les financer, au risque d'aggraver leur situation. Et c'est contraire à notre politique de prévention », explique Véronique de Galbert, chef de projet Swiss Crédit Santé.
Le problème ? Les banques sélectionnent les emprunteurs. Les Français qui auront vraiment besoin de trouver de l'argent pour se soigner n'auront pas toujours le bon profil. Et risquent un refus. Les prêteurs, d'ailleurs, prennent déjà leurs précautions. Chez Swiss Life le prêt santé est plafonné à 4 000 euros. Alors que le crédit « bien-être », pour les amateurs de thalasso à crédit, monte, lui, jusqu'à 8 000 euros.
Le figaro du 24/09/2007
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