Après plusieurs tentatives infructueuses d’acclimater la voiture électrique dans les centres villes en Europe, aux Etats-Unis et au Japon, une expérience-pilote a été tentée à Antibes, sur la Côte d’Azur, avec un concept inédit : la voiture libre-service. Depuis 1er juillet, cinq petites voitures électriques blanches, d’un poids de 400 kg et d’une vitesse maximum de 45 km/h, vont être mises à la disposition des usagers, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, dans un périmètre de 2 km2 du centre historique d’Antibes.
Le but des initiateurs, qui ont créé une entreprise baptisée "Vu Log", subventionnée par la région et divers organismes publics, est de participer - à un niveau qui se veut modeste, au moins initialement - aux politiques d’aménagement des centres urbains : "C’est un outil pour enrayer la pollution et la saturation du trafic", explique Georges Gallais, lauréat du prix Galileo 2005 pour son projet, et président de "Vu log". "Nous nous positionnons en complémentarité des transports collectifs", commente Isabelle Rivière, chargée de communication de l’entreprise.
Il en coûtera à chaque utilisateur un abonnement mensuel de 9,50 euros pour un usage illimité de la voiture, plus une prise en charge de 1,50 euros. S’ajoutent 30 centimes au km et 10 centimes à la minute. La vocation de la voiture électrique, qui dispose de 20 km d’autonomie, est clairement le trajet court qui constitue la majorité des trajets dans les grandes villes européennes. Le principe est simple : l’usager prend la voiture où il veut et la laisse où il veut - le stationnement étant gratuit sur décision du conseil municipal. Les "équipiers" de Vu Log dissémineront les voitures dans le périmètre prévu de sorte qu’elles ne se trouvent jamais à plus de trois minutes à pied de l’utilisateur potentiel.
La voiture est toujours localisée "au mètre près", dit M. Gallais, grâce à un système GPS amélioré qui basculera ultérieurement sur Galileo. Les usagers téléphoneront ou consulteront l’internet pour connaitre la localisation précise du véhicule. L’objectif est de créer, à terme, "un cercle vertueux" écologiste dans le centre-ville : "plus il y aura de déplacements en voiture électrique, plus il y aura de places, plus on se garera facilement et plus l’air sera respirable", affirme Isabelle Rivière. Le maniement du véhicule est rudimentaire : un badge pour ouvrir, un bouton pour démarrer et éteindre, une manette pour avancer et reculer, un accélérateur et un frein.
L’objectif est de parvenir à une trentaine de voitures fin 2008 à Antibes tout en élargissant l’expérience à d’autres villes européennes. Des pourparlers sont en cours. "Vous prenez tous les handicaps de la voiture ordinaire et vous les gommez. Avec la voiture électrique, vous n’avez plus que les avantages : stationnement facilité, silence, écologie, légèreté, et comme vous roulez à 45 km/h, sécurité", dit M. Gallais.
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