Les entreprises proposent de plus en plus aux salariés de se faire accompagner par des tabacologues, alcoologues, diététiciens ou psychologues. Les directions dépassent là leurs obligations légales en matière de santé au travail en escomptant une meilleure productivité. De leur côté, les prestataires qui gèrent les couvertures santé et prévoyance collectives commencent à intégrer ces nouveaux services. C'est une occasion de fidéliser leurs clients et de garantir l’équilibre des couvertures.
En attendant, les assureurs restent encore majoritairement frileux face à ces nouvelles formes de prises en charge dans leurs contrats. Voilà un terrain inconnu. Quid de l’équilibre d’une couverture santé si les salariés d’une entreprise commencent à utiliser massivement les services d’accompagnement de psychologues, d’addictologues et de diététiciens proposés ? La maîtrise de ces consommations, de leurs coûts associés et du retour sur investissement reste difficile à calculer. Il y a un manque manifeste de recul en la matière. Si les patches nicotiniques sont de plus en plus pris en charge par les contrats collectifs, les interventions de tabacologues en entreprise font souvent l’objet d’une prestation financée directement par l’entreprise. C’est donc en marge des contrats de couverture santé et de prévoyance que les assureurs ont plutôt tendance à proposer des services d’accompagnement périphériques aux salariés de leurs clients. Ils font appel pour cela à des prestataires spécialisés qui peuvent tout autant s’adresser en direct aux entreprises. Dans les deux cas de figure, une participation aux frais sera souvent demandée aux salariés.
AG2R, a créé Primavita voici un mois. Cette filiale se trouve spécialisée dans la conduite de plan de prévention (alcool, tabac, diabète, troubles auditifs…) dans les entreprises. Là encore, l’approche est bien distincte des contrats santé et prévoyance. « Ce n’est pas parce qu’une entreprise a choisi d’investir sur la prévention que cela doit se traduire automatiquement et immédiatement par une baisse de la prime sur les contrats souscrits. La négociation sur les tarifs et les contrats souscrits ne peut se faire que sur la base des résultats techniques constatés du contrat », précise Pascal Broussoux, directeur technique d’AG2R.
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