Le Figaro 23/06
Les assureurs low-cost sont en moyenne 20% à 30% moins chers que les compagnies classiques.
Sur Internet, l'assuré choisit lui-même les services dont il a besoin. Les prestations sont cependant plus limitées que celles d'une assurance classique.
Avec la chute du pouvoir d'achat, le terme low-cost est à l'honneur. Les compagnies d'assurance l'ont bien compris. «C'est un marché dans lequel les assureurs souhaitent s'immiscer et proposer des offres», souligne-t-on à la Fédération française des sociétés d'assurance. Leur cible : des jeunes urbains habitués à internet et à comparer les prix. Chez Direct Assurance, l'assurance coûte ainsi 256 euros par an et 362 euros chez Inéas pour un modèle de Peugeot 106 diesel, dont le conducteur a eu un sinistre en 2007. Maaf arrive loin derrière avec une offre à 431 euros, d'après le comparateur Assurland. Les mutualistes Macif (Idmacif.fr) et Groupama (Amaguiz.com), arrivent aujourd'hui sur le marché. Idmacif.fr qui se targue d'avoir des prix 30% moins cher, propose par exemple une offre à 151.78 euros pour un modèle Renault Clio 2. Des prix moins chers rendus possibles par des offres allégées.
Moins de services, donc moins cher
Mutant Assurances, filiale de l'assureur April, propose ainsi des assurances dont certains services sont optionnels. Pour une assurance auto, le client devra payer en plus les garanties «protection du conducteur» et «bris de glace». «C'est typiquement du faux low-cost, alors qu'aujourd'hui il y a un consensus pour inclure la protection du conducteur. On abaisse les prix au détriment de la qualité», perçoit-on chez Assurland. «Notre offre de produit est centrée sur l'essentiel, se défend Carole Bérard, directrice de la communication chez Mutant Assurances. Nous ne fournissons pas de garanties gadgets, mais celles les plus plébiscitées par les clients et les plus adaptées à la majeure partie des besoins.» Mais, là encore, pour tirer les tarifs vers le bas, le moindre écart se paie. Ainsi, tout changement de contrat, qui entraîne des frais de dossier, sera facturé aux clients.
«On déshabille le produit»
A la Macif, les offres sont packagés, trois formules seulement sont proposées : au tiers, «tiers +» et la formule tous risques. Si la compagnie se vante d'offrir la prestation Macif, les clients devront néanmoins montrer patte blanche. Pas question d'assurer des conducteurs responsables d'un accident ces dernières années, ni ceux qui ont un malus. D'ailleurs en comparant l'assurance dite «essentielle» au tiers de la Macif et celle au tiers d'Idmacif.fr, les services proposés ne sont pas les mêmes. Le bris de glace n'existe pas sur Internet alors qu'il est inclus sous sa forme classique. De même, les événements climatiques qui apparaissent dans la formule au tiers de la Macif, ne sont assurés que dans la formule «tiers + » de Idmacif.fr.
Inéas assure de son côté apporter les mêmes services qu'une compagnie classique mais, pour bénéficier des prix les plus bas, il n'est pas non plus possible d'accéder à toutes les options. «Nous ne souhaitons pas nous diriger vers un système de ‘pack' tout compris. On a déshabillé le produit, explique Stéphane Favaretto. Par exemple, on considère que l'assistance 0 km ne sert à rien pour un véhicule neuf.». Une stratégie à double tranchant selon l'Observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance. Dans son baromètre 2008, il rappelle aux compagnies que «gagner sur le montant des sinistres payés est (…) une stratégie extrêmement risquée en terme d'image du fait des insatisfactions que générerait une réparation trop limitée des dommages subis.»
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