SMile’s, FNAC, Leclerc… les cartes de fidélité en tous genre se multiplient depuis quelques années. Le consommateur responsable aurait bientôt droit à la sienne, qui récompenserait par des ristournes sa fidélité aux produits éthiques ou respectueux de l’environnement.
Les produits bio, équitables et éco-conçus séduisent de plus en plus les consommateurs. Mais les “consomm’acteurs”, ceux qui les achètent réellement, sont encore peu nombreux. Les principaux obstacles sont le prix et le manque de visibilité.
Le Mouvement Vraiment Durable tente d’y remédier. Fondé par la conseillère d’Etat Bettina Laville, cette association cherche à promouvoir le développement durable notamment à travers les modes de consommation. D’où l’idée de cette carte de fidélité, outil marketing qui a fait ses preuves dans l’économie classique. Via l’ADEME (agence pour l’environnement et la maîtrise de l’énergie), l’Etat soutient la démarche encore à l’état de projet.
La carte regroupera des marques de consommation courante mais aussi des fournisseurs de services dans l’énergie, l’eau ou les transports. En achetant un produit, on cumulera des points qui feront économiser sur un autre achat.
Le modèle économique global est encore à l’étude, mais s’appuie sur des idées originales. Celle, par exemple, de gagner des points en réalisant des économies d’energie. “La Lyonnaise des eaux, qui est un de nos partenaires, a un service d’alerte de fuite et d’audit des installations. Les clients qui feront appel à ces services gagneront des points parce qu’ils permettront de réaliser des économies d’eau”, explique Alexis Botaya, directeur du Mouvement Vraiment Durable. La carte deviendrait alors un outil d’incitation à la chasse au gaspillage.
“Au début le gain ne sera pas énorme”, reconnaît Alexis Botaya. “Mais l’idée est de créer un effet boule de neige qui permette de développer le marché”.
Les produits seront sélectionnés en fonction des labels existants, AB, éco-label européen, commerce équitable… Ce indépendamment des pratiques sociales des entreprises envers les salariés ou l’environnement. Cela évitera au Mouvement Vraiment Durable d’avoir à trancher la question de la responsabilité sociale des entreprises.
Pour l’instant, on trouve des entreprises aussi diverses que la MACIF, société d’assurance, les aéroports de Paris ou la Lyonnaise des eaux. Manquent encore des partenaires clés dans le domaine des transports ou de l’énergie, comme la RATP ou EDF/GDF, avec qui le Mouvement Vraiment Durable est en discussion.
On ne sait pas encore à quoi ressemblera la carte. Ses concepteurs hésitent entre plusieurs formules. S’allier avec une carte existante, la carte SMile’s par exemple, pour bénéficier de son réseau, créer une nouvelle carte, où imprimer les réductions sous forme de code-barre au dos des tickets.
Un test grandeur nature pourrait avoir lieu l’année prochaine en Ile-de-France, puis le modèle serait étendu à toute la France, région par région.
Lors du Grenelle de l’environnement, les magasins de la grande distribution se sont engagés à doubler l’offre de produits éco-labellisés d’ici trois ans. Si elle trouve son modèle et parvient à séduire des marques variées, cette carte pourrait être un coup de pouce à la généralisation de la consommation durable.
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